SAVOIR-FAIRE
LA TERRE
Directeur technique de L’Oratoire des Papes, Edouard Guerin a à cœur de travailler la vigne tout en respectant l’environnement qui l’entoure, entièrement préservé grâce à des techniques de travail de la terre et de la vigne bien spécifiques et surtout, naturelles.
Depuis 2008, la grande majorité des vignes sont travaillées en suivant les principes de l’agriculture biologique. Pour que les vignes restent saines, bien alimentées et idéalement exposées, ce terroir si précieux est travaillé dans le plus grand respect. Si l’homme ne peut pas jouer sur la structure profonde du sol, il peut cependant intervenir sur presque tous les autres paramètres pour produire un vin d’une grande qualité.
La terre, l’élément essentiel, là où la vigne développe ses racines en profondeur, là où elle puise eau et minéraux.
Depuis 4 ans, il a été décidé de stopper définitivement l’utilisation d’engrais organiques utilisables en Bio, dans le but d’utiliser son propre engrais 100% naturel. Pour cela, un partenariat avec un éleveur du village voisin a été mis en place pour récupérer du fumier de mouton, de cheval et de vache. En moyenne, entre 7 et 10 tonnes de fumiers compostés sont prévus tous les 3 ans. Cet engrais très complet contient non seulement tous les éléments nécessaires à la croissance des vignes, mais comporte également tous les oligo-éléments. De plus, ce compost, ultra riche en micro-organisme apporte beaucoup de vie (champignons et bactéries), essentielle au bon fonctionnement des sols. Il permet d’apporter une texture particulière et de créer des complexes argilo-humiques. Des sols riches et vivants pour des raisins bien alimentés donneront des vins vivants.
La vigne, notre cœur de métier, là où la qualité du végétal est fondamentale.
La quête de l’excellence est la raison pour laquelle les plants sont issus d’une sélection massale. Ils ont été produits à partir de souches de vieilles vignes sélectionnées pour leur qualité propre et pour leur grande variabilité génétique. L’hétérogénéité retrouvée dans les parcelles conférera complexité et profondeur aux vins. De même, les plants sont greffés à la main par la méthode de greffe en fente à l’anglaise. Cette technique assure un meilleur flux de sève dans la plante par rapport aux méthodes classiques de greffe en oméga. Et pour garantir ce savoir-faire, les tailleurs sont formés pour préserver les cônes de dessèchement, ne pas faire de plaies de taille et respecter les flux de sève dans la plante.
Le travail de la vigne, l’instant d’une rencontre, là où l’homme et la nature composent en symbiose.
Pour arriver à un équilibre parfait de la vigne, plusieurs méthodes ont été employées. En 2020, des essais ont été effectués en tressant les rameaux de vigne plutôt que de les écimer (couper les rameaux trop longs). La taille de la vigne a été adaptée à chaque cep. L’idée est de ne pas contraindre la vigne en la blessant mais de la laisser vivre en la laissant pousser. Et pour lutter contre les adventices (mauvaises herbes), des méthodes alternatives aux travail intégral du sol sont pratiquées. Dans les inter-rangs, des mélanges de plusieurs espèces végétales, graminées, légumineuses et crucifères sont semées. Elles ont un système racinaire bien particulier qui explore et décompacte le sol à une certaine profondeur. Les légumineuses ont aussi la capacité à capter l’azote atmosphérique et à le stocker dans le sol, c’est un engrais vert. Avec ces enherbements, l’idée est double. La première est de ne plus travailler les sols pour ne pas mélanger les horizons du sol (les différentes couches du sol) et la deuxième est d’apporter le maximum de vie dans le sol et à la surface. Les vignes sont souvent bordées de haies. Elles sont des couloirs biologiques majeurs et sont constituées d’arbres, de lierres, d’arbustes, d’asperges sauvages et de nombreuses autres espèces végétales. Ces haies sont un refuge précieux pour la macrofaune (oiseaux, chauvesouris), mais aussi pour les insectes.
Toujours dans le même état d’esprit d’une approche agroécologique, d’un système global et autonome, l’enherbement naturel est laissé après les vendanges dans certains secteurs. Cette végétation limite l’érosion et apporte une source riche en aliments pour de nombreuses espèces. Puis, fin février – début mars, un berger vient avec ses moutons dans les vignes. En plus de faire un travail remarquable en seulement quelques heures, leur passage laisse derrière eux un souvenir sur la parcelle, certes un peu odorant, mais au combien fertilisant. Là encore, le cycle naturel apporte de la vie au sol.
« Ce qu’il faut ce sont des sols vivants, une vigne maternée, bien nourrie et jamais traumatisée pour avoir des raisins en parfait état qui donneront des vins vivants et vibrants ! » Edouard Guerin
« Ce qu’il faut ce sont des sols vivants, une vigne maternée, bien nourrie et jamais traumatisée pour avoir des raisins en parfait état qui donneront des vins vivants et vibrants ! »
LE CHAI
UN LIEU HORS DU COMMUN
L'ORATOIRE DES PAPES BLANC
Un profil de vin à la personnalité affirmée sur la fraîcheur et de beaux amers révélant de la plus belle des manières les sols calcaires et les sols de safres de Châteauneuf-du-Pape.
Pour renforcer l’expression du terroir, les vendanges se font manuellement et de manière précoce dans le but de garder l’acidité et la fraîcheur aromatique.
Une fois arrivés en cave, les raisins sont pressurés très délicatement, en grappe entière. Ce pressurage très délicat « à la champenoise » va durer entre 7h et 8h au lieu de 2h en moyenne. Ce processus permet de presser et de décompacter les raisins, puis de recommencer à presser, dans le but d’avoir les jus les plus purs possible.
Une partie de la vinification est effectuée à 80% dans huit cuves tulipes en béton et 20% dans des barriques en chêne français de 300L. Les cuves tulipes ont la spécificité d’avoir une forme d’œuf, qui va permettre la création d’un mouvement gravitationnel, appelé le « phénomène de vortex », permettant aux lies fines de rester en suspension naturellement, sans bâtonnage, et donc de développer le potentiel aromatique des vins.
80% du vin est élevé en cuve béton et 20% en barriques en chêne français. L’élevage se fait sur lies totales et pour les vins élevés en barrique, le bâtonnage est pratiqué. Au printemps, entre mars et début mai selon les millésimes, l’assemblage final est réalisé.
L'ORATOIRE DES PAPES ROUGE
La quintessence des 4 terroirs de l’appellation sur cet assemblage à dominante Grenache.
Elaboré à partir de cépages plantés sur des sols de galets roulés, de grès rouge, d’éclats calcaires et de safres, ce vin est vinifié dans le respect de la plus pure tradition.
Le travail de cofermentation continue de dévoiler notre savoir-faire en associant les différents terroirs dans une même cuve. L’objectif est d’assembler des cépages provenant de différents types de sols pour révéler essentiellement l’impact de ces terroirs si spécifiques à Châteauneuf-du-pape. Par exemple, la Syrah plantée sur des sols argileux viendra équilibrer la Syrah provenant d’un sol calcaire. L’association galets roulés et safres est phare pour l’élaboration de cette cuvée. Les galets roulés sont la signature de Châteauneuf-du-Pape et sont connus pour apporter au vin alcool, fruits confits, et puissance alors que les Safres souvent connus pour faire des vins délicats vont apporter des tanins soyeux, des fruits noirs et de la finesse.
Grâce à ce processus de cofermentation entre différents cépages et différents sols, la dégustation promet une savante alchimie entre pureté du fruit, tanins soyeux et profondeur.
Les douze premiers mois d’élevage sont réalisés en foudre de chêne, suivi d’un pré-assemblage en cuve béton pendant 6 à 8 mois. Les vins passent ainsi deux hivers en élevage pour leur apporter une stabilité naturelle, une belle brillance et une patine délicate. La mise en bouteille a lieu au printemps lorsque les températures sont aux alentours de 15°C.
L’Oratoire des Papes rouge se dégustera tout aussi bien dans sa prime jeunesse ou vieilli en cave entre 8 à 10 ans minimum, et jusqu’à 15 ans et plus pour les plus grands millésimes.
SÉLECTION PARCELLAIRE LES CHORÉGIES ROUGE
Les vendanges sont réalisées à la main et les grappes sont méticuleusement triées. Le Grenache conservé en grappe entière est légèrement foulé. La Syrah est partiellement égrappée et extraite délicatement par des pigeages quotidiens.
Les Chorégies sont vinifiées exclusivement en foudre de 18,7hl. Cette plus grande surface d’échange entre la pellicule et le jus permet d’apporter de la structure et une belle complexité.
« Les foudres de 18,7hl nous permettent de maximiser la surface d’échange entre la pellicule et le jus, apportant structure et complexité à la cuvée. » Edouard Guerin
Grâce à une macération réalisée dans ces foudres, les parties solides (pellicules, pépins, rafles) restent ainsi plongées dans le vin. En effet, par leur forme, ces foudres permettent au chapeau de marc de ne pas être en contact avec l’oxygène et d’être en permanence immergé, synonyme d’une infusion lente et délicate.
S’ensuit la fermentation alcoolique qui durera de 8 à 10 jours avec une température de cuvaison comprise entre 28°C et 30°C. Cette cuvaison longue, pouvant atteindre 7 semaines, permet de concevoir des vins avec des tanins doux et délicats, tout en longueur avec une recherche de tension et d’équilibre.
Le pressurage sera réalisé à l’aide d’un petit pressoir vertical à piston pneumatique qui permet de réaliser des vins de presse d’une grande qualité et d’une grande pureté qui seront, le plus souvent, assemblés au vin de goutte.
L’élevage durera pendant 8 mois en foudre de chêne français, puis 8 mois en cuve béton avant que le vin repose en bouteille pendant au moins 18 mois.
En véritable chef d’orchestre, Edouard Guerin, attentif et méticuleux, agit tout au long de la vinification et de l’élevage pour s’assurer de l’élaboration d’une cuvée tout en finesse et complexité.
SÉLECTION PARCELLAIRE LES CHORÉGIES BLANC
La cave troglodyte de la cuvée Les Chorégies blanc dissimule les 4 amphores en céramiques de 600L et les fûts en chêne français de 300L qui permettent de révéler ce très grand blanc de Châteauneuf-du-Pape.
Après plusieurs années d’un travail méticuleux et obstiné dans le vignoble, quelques vieux ceps de Clairette et de Bourbourlenc ont été isolés sur des parcelles d’éclats calcaires. Ces deux cépages sont vendangés tôt, ce que certain considère comme de la sous-maturité, à leur plus juste niveau d’expression du terroir. Ils ne sont pas réputés pour leur forte personnalité, ils permettent ainsi d’avoir la meilleure expression de leur origine.
Les grappes sont méticuleusement triées avant d’arriver en cave où elles sont pressurées délicatement en grappe entière. Ce pressurage dure entre 7h et 8h au lieu de 2h en moyenne et permet d’obtenir les jus les plus purs possible.
La vinification de la cuvée Les Chorégies blanc est réalisée à 40% en amphore en céramique de 600L et à 60% en fûts de chêne français de 300L sans contrôle de la température afin d’avoir la fermentation la plus naturelle possible. La particularité de la céramique est qu’elle est hermétique à l’oxygène et permet donc de protéger et de maintenir les vins dans un milieu réducteur.
A 6 mètres de profondeur, la cuvée Les Chorégies blanc est élevée pendant 8 mois sur lies totales en fût de chêne français, à 60%, avec du bâtonnage pendant 3 mois, et sur lies totales en amphores à 40%. Après que l’assemblage final soit réalisé, le vin repose en bouteille pendant 10 mois avant sa mise sur le marché.
« L’Oratoire des Papes est un de ces vins mythiques qui a su rester accessible. C’est une chance d’accompagner nos équipes, tant à la vigne qu’au chai pour aller chaque année un peu plus loin, vers des vins plus profonds, plus vivants, plus vibrants. »
LE DIRECTEUR TECHNIQUE
EDOUARD GUERIN
C’est dans le cocon familial, en Drôme Provençale, qu’Edouard a eu la chance de vivre au rythme des saisons : entre récoltes d’abricot l’été et des amandes à l’automne.
La frustration était déjà grande pour lui quand il fallait retrouver le chemin de l’école alors que les vendanges débutaient… Son père et son grand-père s’étaient déjà chargés de lui transmettre leur passion du vin.
Edouard déteste l’école mais a l’intelligence de savoir ce qu’il veut faire de sa vie. Il prend donc le chemin du Lycée du Parc à Lyon pour une classe préparatoire Agronomie qui lui ouvre les portes de l’ENSAIA à Nancy et lui permet d’obtenir son diplôme d’ingénieur agronome. Brillant et capable de mener plusieurs batailles de front, il obtient la même année une spécialisation en Viticulture et Œnologie à l’École Nationale Supérieure Agronomique de Montpellier. Il y obtiendra son Diplôme National d’Œnologue en 2005.
Curieux et ambitieux, Edouard a toujours souhaité voir ce qui se faisait « ailleurs ».
En 2007, c’est en Cappadoce en Turquie qu’il pose ses valises en famille pendant cinq ans en tant que directeur technique de la Maison Turasan, un récoltant et négociant de raisins. Il a pu exprimer son talent en ayant pour laboratoire des cépages autochtones et des terroirs uniques.
Sa soif de découvertes et son expertise technique le conduisent en Australie où il occupera le poste de directeur général et directeur technique pour la Maison Chapoutier Australia jusqu’en 2013.
Les terroirs français lui manquent et l’opportunité d’intégrer la Maison Cazes en Roussillon se présente : c’est aux Clos de Paulilles qu’il fait son retour en France, en tant que responsable technique.
En intégrant L’Oratoire des Papes à Châteauneuf-du-Pape en 2015, c’est l’enfant du pays qui est enfin de retour à la Maison. Les projets y sont nombreux, les ambitions de la Maison sont grandes et la typicité des terroirs de la vallée du Rhône Méridionale une « aire de jeux » extraordinaire pour Edouard qui se voit confier la direction des Vins et des Vignobles.
Aujourd’hui, Edouard exprime toute sa passion et son savoir-faire à la terre comme à la cave. Ses talents d’artiste se révèlent à la dégustation dans nos cuvées de L’Oratoire des Papes.
« L’Oratoire des Papes est un de ces vins mythiques qui a su rester accessible.
C’est une chance d’accompagner nos équipes, tant à la vigne qu’au chai pour aller chaque année un peu plus loin, vers des vins plus profonds, plus vivants, plus vibrants. »